Le cinéma puise de façon abondante dans l’univers de la BD ; aussi les adaptations de BD à l’écran donnent des résultats inégaux parce que le cinéma veut tirer trop de profit de l’inspiration de cet art hyper créatif.
Avec Sin City 1 et 2, c’est différent. D’abord il y a cet incroyable procédé du fond vert. Aussi et surtout, les films de Robert Rodriguez apportent du cinéma dans la BD. Les dessins de Frank Miller (qui pensait que Sin City ne pourrait pas être adapté au cinéma) sont vivants.
Déjà, Sin City c’était un film énorme et une très belle réussite technique et visuelle. Les références aux films noirs des années 1950 sont abondantes, mais elles sont plus nettes dans « Sin City 2 ». D’abord, il y a le sous-titre « J’ai tué pour elle » qui rappelle le titre d’un film de Robert Siodmak.
Pour moi, Sin City 2, c’est un vrai film noir américain : la ville qui ne répond à aucune règle, un monde imaginaire qui sort tout droit des rêves, des femmes magnifiques, et des voitures superbes. Il y a les losers et la femme fatale : les yeux d’Eva Green sont une arme (l’affiche où elle pose en petite tenue pour la promotion du film n’a pas plu à la Motion Picture Association of America pour une question de transparence…).
Dans les deux Sin City, le style et l’univers ne font qu’un, le cinéma et la bande dessinée, les deux arts se rapprochent pour mon plus grand plaisir.