Antoine « Fats » Domino, 1928-2017
Faudrait pas que ce blog se mette à ressembler à un obituaire, mais, malheureusement, 2017 restera quand même l’année qui décima le ouakènouol (c’est Little Richard qui doit serrer les miches). C’est l’hécatombe…
Le Gros s’appelle donc Antoine, issu de la créolité néo-orléanaise (heureusement, parce que la créolité orléanaise, au niveau visibilité, c’est pas ça) et c’est bien cela qu’il apporta au ouakènouol naissant—in utero même, vu que son The Fat Man (Le Gros donc) date de 1949—si vous vous souvenez bien, c’est aussi l’année de Boogie Chillun, et si vous vous souvenez pas, prenez un traitement—ce New Orleans Funk, ce jump blues démoniaque et ce son typique de NoLa. Écoutez la basse de I’m Walkin’, tout est là—on pourrait passer que ça qu’on ne pourrait déjà pas s’empêcher de se trémousser sauvagement. Ca, le son du piano, l’intro boom-boom, c’est l’appel du bayou ! Bien sûr il y a Blueberry Hill—qui n’a rien à voir avec le lieutenant du même nom—ou l’impérissable Ain’t That a Shame, mais I’m Walkin’ a cette rusticité country et cette simplicité pop qui fait le pur ouakènouol, mec ! Et le tout en restant sous la fatidique ligne des 2’30… Le Gros marchait, donc, mais il a fait une pause hier, qui risque de durer longtemps. R-I-P Gros !
*= Le gros ne marche plus