Bertrand Belin, Hypernuit (2010)
A l’heure des « yeah yeaaaaaaaaaaah », des « whouwhohohohohohoh » et autres « mmmmmmmmhhhhhhaaaaaaaaaaaaahhhyeaaaaaaaaah », le minimalisme vocal de Bertrand Belin peut être pris comme une position rebelle à la limite du punk. Sa participation aux mythiques Sons Of The Deserts peut accréditer cette théorie. Avec une retenue vocale qui fait de lui un Johnny Cash breton, des arrangements économes que n’auraient guère reniés les Tennessee 2 (ni les 3 d’ailleurs) et ses chansons elliptiques auxquelles il semble manquer des paroles, voire des couplets. Hypernuit est un superbe exemple : déconstruite, parcellaire, nécessitant plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités. Du grand art chansonnier comme on en fait plus (à part BB bien sûr).