Le retour du cinéma autrichien ?

Honnêtement, nous n’aurions jamais pensé écrire cette phrase un jour, nous n’aurions même osé l’imaginer ! Pour tout dire, nous n’aurions même pas envisagé que qui que ce soit puisse dire cela un jour, alors l’écrire…Déjà parce que le cinéma autrichien n’était pas parti, mais aussi parce qu’on ne savait ni si il était déjà venu, ni, dans ce cas, si on souhaitait vraiment qu’il revienne (ou qu’il reste, voir plus haut).

Hinterland (Stefan Ruzowitzky, 2021.)

Pour nous, et pour pas mal d’autres j’imagine—nous n’avons pas fait de sondage–le cinéma autrichien, c’est avant tout Michael Haneke,qui comme on dit dans le jargon, est un canard en or ( a golden duck, car il est double palmé d’or cannois). Un cinéma reconnu, primé, exigeant, mais, convenons-en, pas pour toutes les occasions.

On ne pensait pas à un cinéma commercial autrichien…Hinterland nous détrompe. Et il le fait avec une certaine classe et un parti pris auteuriste non négligeable : tous les décors sont digitaux, en 3D, comme vous voulez, enfin ils sont ajoutés après, les acteurs jouent sur des fonds verts. Et je ne vous cache pas que ça pique un peu les yeux au début. Et puis peu à peu on oublie. Et on se rend compte que ce procédé n’est autre que la version digitale de l’expressionnisme cher au cinéma de la Mitteleuropa des années 20-30. Et d’ailleurs le décor est bancal, les bâtiments penchent dangereusement, les façades sont de traviole, les fenêtres jamais droites, c’est Le cabinet du docteur Caligari (Das Cabinet des Dr. Caligari, Robert Wiene, 1920) 3.0.

Au milieu de la grisaille qui penche, un bon polar, au scénar assez serré et efficace, et la présence toujours aussi lumineuse de Liv Lisa Fries, qu’on voyait déjà , et qui n’est peut-être pas pour rien dans notre appréciation finale du film…

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