Le verger du roi Louis (1960)
Quand Brassens adapte les poètes, il ne tape pas toujours dans le lourd et le patrimonial. Il choisit parfois les second couteaux, les deuxièmes choix des anthologies poètiques, ceux qui n’ont qu’un entrefilet dans le Lagarde et Michard…Théodore de Banville, s’il fut un cador en son temps est aujourd’hui plus (mé)connu pour avoir été pote avec Hugo et Baudelaire et surtout pour avoir accueilli un jeune ch’ti tout fou à son arrivée à Paris : Arthur Rimbaud. Ceci dit, son Verger du Roi Louis, pièce crypto-médiévale, hommage / pastiche de la Ballade des pendus du père François avait tout pour plaire à Georges, lui-même épigone dudit François. Sur un air funèbre, il détache les syllabes et fait soudain apparaitre les piafs envahissant le charnier, se gobergeant des yeux des cadavres qui ondulent au grès du vent. Somptueux !